la feuillure un élément de sécurité... méconnu

la feuillure, vous dites? ce n'est pas une notion magique mais une composante indispensable de la définition et de la sécurité de n'importe quelle arme à feu,lisse ou rayée.
La feuillure s'établit d'une manière différente selon le type de cartouche.épaisseur du bourrelet et hauteur de la ceinture jouent exactement le même rôle. Les petites erreurs de chambrage qui peuvent toucher la concentricité de la chambre,la hauteur de l'épaulement éventuel,etc n'ont plus d'importance et ne mettent pas la sécurité en jeu si elles ne dépassent pas certaines limites .
En revanche,les cartouches à gorge exigent une feuillure de très bonne qualité,très proche des tolérances de la normalisation.Quel que soit le type de cartouche,le percuteur la repousse à fond de feuillure.Le collet s'élargit pour laisser filer la balle et la pression le plaque aux parois de la chambre;une feuillure trop importante provoque alors l'allongement de la douille,et cela peut aller jusqu'à la séparation complète du culot si la feuillure est vraiment trop longue,avec les fuites de gaz que cela comporte,capable de briser une crosse et de détruire chargeur et sous garde : danger!beaucoup d'armes rechambrées pour cause de non-compatibilité de leur calibre original avec la réglementation nationale présentent des anomalies de feuillures.
Les armuriers disposent quelquefois de jauges de feuillure pour les cartouches d'armes rayées.
Ces outils existent en trois versions "go" "no go" et field. Une jauge "go" permet de fermer l'arme sur elle sans effort:tout est alors normal et les douilles ne sont pas modifiées outre mesure au tir.
La jauge "field" si elle peut être chambrée et l'arme verouillée sur elle indique que la chambre est agrandie et que ,dans le cas ou la chose empirait,du fait du rique de séparation du culot,il faudrait soit recanonner,soit réparer.
Si l'arme ferme sur une jauge"no go",elle doit-être rebutée en l'état ou recanonnée si le système de fermeture n'a pas souffert.
Un jeu de jauges est aux normes de la C I P.
Une feuillure excessive se traduit tôt ou tard,par une séparation de culot,que la cause en soit un mauvais réglage des outils de rechargement ou le mauvais état de l'arme.
Une feuillure trop courte peut interdire le chambrage d'une cartouche d'usine.
G.A CUSTER

Le réglage de l'enfoncement de la balle dans l'étui compte tenu de la feuillure.
Comme l'a très justement expliqué Long Rifle, la feuillure est un élément très important dès lors que l'on pratique le rechargement des cartouches métalliques.
Une balle trop enfoncée dans la chambre peut provoquer l'explosion de l'étui lors du départ. Si l'étui explose dans la chambre, l'arme sera endommagée, voire détruite et le tireur risque d'être blessé.
A contrario, une balle dont l'enfoncement est inférieur à la bonne valeur peut poser d'autres problèmes :
La balle n'est pas chambrée, la culasse la pousse dans la chambre mais le levier d'extracteur ne lui prend pas le culot et au laché, la percussion ne se fait pas.
La balle est chambrée mais la longueur du vol libre est trop importante. Le vol libre est, en ballistique interne, la distance qui sépare la balle sertie dans son étui de son entrée dans les rayures.
Le risque est alors différent : Une partie des gaz de combustion passent devant l'ogive, la freinent dans le canon (plus aucune précision), une autre partie des gaz reflue vers l'arrière et brûle le collet de l'étui. Parallèlement, celui-ci s'allonge. De plus, le tireur prend les gaz dans la figure ainsi que quelques morceaux d'amorce.
Le réglage de l'enfoncement ne se fait pas au pifomètre (appareil de mesure comparable à la lime à épaissir, à l'échelle de carreleur et au marteau à courber les vitres).
Il faut connaitre avec précision la longueur de la chambre.
Mesure de la chambre :
Il faut un écouvillon adapté au calibre, une pointe à tracer, un règlet et une ogive de celles que l'on va utiliser pour le rechargement.
- Mettre le fusil dans un étau à mors doux ou garni de chiffons afin qu'il ne bouge pas.
- Introduire la balle par l'arrière et la pousser dans la chambre jusqu'à ce qu'elle se bloque dans les rayures, la maintenir avec une tige en laiton.
- Introduire l'écouvillon par l'avant jusqu'à ce qu'il butte sur l'ogive.
- Tracer un repère à la bouche du canon sur l'écouvillon avec la pointe à tracer ou un crayon bien taillé.
- Retirer la balle et amener la culasse vers l'avant, percuteur armé (non sorti).
- Remettre l'écouvillon en place et tracer un second repère.
- Avec le règlet, mesurer l'écart entre le deux marques. Cette mesure (en mm) est la longueur de la chambre.
En aucun cas, la ongueur de la cartouche ne devra exceder cette valeur sous peine d'enrayage et de risques d'explosion.
Lors du rechargement, il faudra régler l'outil N° 2 (pour un collet rétreint) ou le N° 3 pour les étuis cylindriques de façon à ne pas dépasser la valeur limite tout en ménageant un espace pour le vol libre dans la chambre.
Là, ça devient sérieux car si on connait la longueur maximum de la cartouche, aucun manuel ne donne la longueur mnimum du vol libre.
Il est nécessaire de ressortir le pifomètre de la boite à outils : C'est quelque part entre 0,5 et 1 mm mais ça dépend de l'étui, de l'ogive et de la poudre (surtout de la poudre car plus la poudre sera vive, plus le vol libre devra être réduit).
On arrive là aux limites de la ballistique interne pour les poireaux que nous sommes. Il vaut mieux bruler les étuis et se prendre le souffle dans les yeux que de coincer une ogive dans les rayures (enrayage) et de risquer un gros bobo.
Cette mesure de l'enfoncement de l'ogive dans la cartouche est valable pour les armes d'épaule et de poing (pistolets, les revolvers, c'est une autre histoire).
Elle est également valable pour les armes à feuillure réglable comme la mitrailleuse lourde Colt M1 de calibre .50 BMG (Browning Machine Gun) car les munitions sont standard et la feuillure est réglable par vissage et blocage du canon.